JEUDI 21 NOVEMBRE // 19H
RENCONTRE avec les éditions ROT-BO-KRIK

 

Jeune maison crée en 2021 à Sètes, les éditions Ròt-Bò-Krik entendent propager via la publication d'essais et d'œuvres de fiction, d'aujourd'hui ou d'hier, des pensées émancipatrices. Profondément habitée par des perspectives décoloniales, la maison "Ròt-Bò-Krik veut ramener le tumulte dans un port, la France d’aujourd’hui, au milieu de ses antagonismes, de ses marbres et de ses luttes, de toute l’efflorescence de ses histoires par le bas. Que la traduction et le lianage soient une perspective politique.

Reprendre donc le principe évoqué par le nom de la maison : Ròt-Bò-Krik est l’ancien nom du quartier de la Crique à Cayenne, en Guyane, le quartier hors la ville coloniale. À la fin des années 1970, ce fut aussi le nom que se donna une revue anticolonialiste, créée par Shaka Karebu (ex-Michel Kapel), qui se voulait un écho et une actualisation de la lutte tricontinentale. À l’image de cette revue de politique et de poésie qui permit de dire une autre Guyane, Ròt-Bò-Krik veut diffuser des mots de tous les continents pour raviver les feux dans notre crique à nous."

 

Au programme, une présentation par l'équipe éditoriale du titre D'UN SEUL SANG  de l'autrice américaine afro-descendante Pauline HOPKINS [1859-1930] à paraître le 25 octobre et traduit pour la première fois en français ; ainsi qu'une discussion autour des enjeux de la création d'une telle maison à l'heure de la concentration éditoriale et de la (re)montée en puissance des pensées fascistes et racistes.

 

Autrement dit : un événement à ne pas rater !

 

MERCREDI 16 OCTOBRE // 18H30

RENCONTRE avec Christophe SÉGAS, auteur du NAGEUR UNIJAMBISTE  (Le Chemin de Fer)  et de LA SOUS-BOIS  (Les Monts Métallifères)

Soirée en présence des éditeurs

 

Les œuvres de Christophe SÉGAS peuvent se lire comme des farces ou des pamphlets, tout y est collant, poisseux, féroce, mais d'une intelligence et d'une drôlerie incontestables. Rire jaune et humour noir, certes, mais la satire a le goût délicieusement brûlant de la prophétie et du décapage à l'acide.

Maître de la mise en scène et d'un phrasé ramassé où cohabitent violence et ironie, l'auteur nous plonge dans ses méandres postapocalyptiques avec une habileté exquise.

Rencontre en haut lieu avec l'auteur et ses éditeurs à l'occasion de la sortie conjointe du Nageur Unijambiste  aux éditions du Chemin de Fer et de

La Sous-Bois  aux Monts Métallifères, non pas suites mais reliées par le même univers ségassien poisseux et crépusculaire, où tambourinent dans le corps de la fable pensées écologiques et anthropologiques.

 

MERCREDI 9 OCTOBRE // de 16h à 18h30

BD : Dédicaces de Éric VEILLÉ, auteur du SENS DE LA VIE ET SES PETITS  (éditions Cornélius) 

 

Casée dans un mouchoir de poche à la faveur d'un heureux coup du destin, cette séance de dédicaces s'annonce comme le meilleur moyen de pallier à la déprime l'automnale. Auteur de deux monuments (Le Sens de la vie et ses frères, 2008 ; Le Sens de la vie et ses petits, 2024) qui s'emparent de l'absurde comme d'un Bâton du Diable pour tournebouler le sens commun, Éric VEILLÉ a l'art et la manière de convoquer le rire et la folie douce.
Venez toper vos exemplaires agrémentés d'une bonne barre de rire, tout ça en prenant le temps d'échanger avec l'homme qui ouvre l'espace-temps à la pointe de son stylo.

 

JEUDI 3 OCTOBRE // 19H

ESSAI : Rencontre avec MORVANDIAU, auteur de CONTREBANDE - une cartographie de la BD alternative francophone  (éd. Du Commun)

 

Pas de meilleur endroit que Myriagone, lieu de l'indépendance farouche, de la valorisation des recherches contemporaines, de la multiplicité des esthétiques et de la diversité éditoriale, pour inviter Luc MORVANDIAU et évoquer avec lui l'histoire de la BD alternative francophone. Histoire récente, compactée sur une trentaine d'années, du début des années 90 jusqu'à aujourd'hui, mais d'une richesse et d'un foisonnement ahurissants.

Recherches, innovations, expérimentations, découvertes étrangères, toutes écritures libres défaites des injonctions industrielles d'abord accompagnées par des petites maisons devenues emblématiques : L'Association, Cornélius, Amok, Fréon auxquelles ont vite emboîté le pas Le Dernier Cri, Atrabile, Les Requins Marteaux, Ego Comme X, 6 Pieds sous Terre pour voir encore une génération reprendre le flambeau, Matière, Misma, 2024, Magnani, L'Employé du Moi...
MORVANDIAU retrace non seulement l'histoire d'un milieu alternatif hétéroclite et de ses multiples embranchements, mais en observe aussi les dynamiques, tant intellectuelles, graphiques, qu'économiques et politiques.
Se pencher en détail sur ce qui a fait et continue de faire le monde de la BD indé, c'est observer et s'interroger sur le monde de la marge et sa manière très particulière d'avancer systématiquement en funambule, sur une corde raide, parfois très (trop ?) loin du grand public, de n'être jamais tout à fait dans l'institution mais de finir, à force de travail et d'acharnement, par forcer celle-ci à regarder dans d'autres directions. De dévoiler de nouveaux horizons.

Un rendez-vous à ne pas manquer, discussion à bâtons rompus assurée, dont les ressorts passionneront profanes comme initié·e·s.

 

VENDREDI 27 SEPTEMBRE // 19H

VERNISSAGE de l'exposition de Laurie AGUSTI (peinture)

 

Autrice-dessinatrice majoritairement publiée du côté de la jeunesse dans des collections et maisons d'éditions portée vers l'inventivité graphique et narrative - La Partie, Biscotto, feu la collection Trapèze d'Albin Michel - Laurie AGUSTI élabore au gré des albums une œuvre atypique qui force l'admiration.
Compositions au cordeau, lignes à la souplesse impeccable, rapports subtils entre pleins et vides, colorisation éclatante qui ne déborde jamais de son cadre, ici tout est millimétré, disposé à une place précise, longuement pesée. La rigueur un peu froide qui émane de ces images leur confère une austérité savoureuse. Savoureuse car ambivalente une fois associée à des univers nocturnes menaçants où frontière entre réel et imaginaire s'émousse, mais que le monde de l'enfance, avec ses jeux, ses fusions étranges des lieux, des souvenirs et des peurs, éclaire de tous ses feux. Et puis savoureuse car l'omniprésence numérique nous a habitué à ce que de telles esthétiques soient le résultat d'un travail minimal assisté par ordinateur, tandis que chez Laurie AGUSTI l'ensemble relève d'une pratique monacale d'une attention et d'une patience extrêmes. La main les yeux comme seuls moteurs, le papier pour seul guide, et l'encre contenue tracée, épanchée, lavée, qui articulent de doux mystères.

Autant dire mille raisons de se presser à voir de ses propres yeux ces images comme issues d'un autre univers, un peu étrange mais ô combien régénérant.

Seront exposées des planches extraites de ses albums Peurs du soir  (éd. La Partie) et L'Immeuble d'à côté  (coll Trapèze, Albin Michel), ainsi que d'un projet de bande dessinée en cours qui paraîtra en 2025 aux éditions 2024

 

MERCREDI 25 SEPTEMBRE // 19H

Lancement : Revue ZINZAC  avec Rozenn LE ROUX

Dans le sillage du compagnonnage informel entamé depuis notre ouverture avec l'École Supérieure d'Art et de design d'Angers, c'est une joie d'accueillir en nos murs Rozenn LE ROUX, étudiante fraîchement diplômée de l'ESAD, pour fêter et présenter le premier numéro de sa revue de littérature ZINZAC,  montée en collaboration avec Christophe LE GAC, enseignant d'Histoire de l'art et d'architecture au sein de l'école d'Angers.
L'occasion de revenir sur la genèse du projet, ses intentions et ses perspectives.

Un projet placé sous le signe de la recherche et des expérimentations littéraires, d'hier ou d'aujourd'hui, come en témoigne partie de leur édito :


Comme les voix de personnages d’un même roman, nous souhaitons faire se rencontrer des auteurs de diverses contrées, de diverses époques. À la manière d’un puzzle, cette revue propose un voyage à travers des âmes vieilles et des âmes jeunes, qui n’en finissent plus de mourir et de renaître.

Ici les langues sont frottées de toutes les langues, des langues sauvées, des langues perdues, des langues étrangères, bégayantes ou empêchées.

Tantôt aidé, tantôt dérouté par les voix et les thèmes qui s’y déploient, le lecteur se laissera bercer dans l’incertitude, parfois féconde, de diverses interprétations.

 

VENDREDI 14 JUIN // 19H
BANDE DESSINÉE : Rencontre/Dédicace avec Pierre FERRERO, auteur de CAUCHEMAR  (éd. L'Employé du Moi)

 

Pétain de retour sur Terre sous la forme d'un monstre mort-vivant assoiffé de (F)Rance qui met la main sur le pouvoir en usant d'une magie d'outre-tombe et en réveillant les instincts les plus vils de l'appareil législo-sécuritaire, équipé d'une armada policière transformée en harde abrutie, prête à tout pour transformer le pays en zone morte hermétique, hérissée de haine de l'autre et de violence implacable : un cauchemar ?

Certes, mais un Cauchemar  au goût particulièrement amer. Car Pierre FERRERO y dépeint, malgré les incartades fantastiques et outrances volontaires du genre, un pays en proie à la peur et au rejet, enlisé dans une politique sécuritaire qui criminalise celleux qui luttent encore pour un monde plus équitable et juste, cerné par la folie fascisante propulsée avec toujours plus d'énergie dans une société où l'accueil de l'altérité , la pensée complexe et le dialogue ressemblent de plus en plus à de lointains souvenirs. Une peinture malaisante étrangement proche du réel. Un Cauchemar  fait les yeux grands ouverts, baigné dans nos temps modernes où solidarité, compassion et partage s'amenuisent jusqu'au néant.

 


Pierre FERRERO pensait certainement pousser les curseurs au maximum, forcer le trait jusqu'à la caricature grotesque. Force est malheureusement de constater que son récit horrifique s'est métamorphosé en photographie quasi documentaire des jours que l'on foule au pied. Entre pression fascisante aux accents dictatoriaux et organisation toujours plus difficile de la lutte par de petits groupes dispersés qui tentent de préserver un monde plus lumineux, Cauchemar  navigue dans des eaux saumâtres et use de la fiction pour y retrouver malgré tout de l'énergie et une bonne dose d'espoir.

On détricote tout ça ensemble un vendredi soir sous le soleil de la mi-juin, on vous espère au rendez-vous.

 

JEUDI 30 MAI // 19H

RENCONTRE avec Guillaume MÉLÈRE, créateur des éditions MONTS MÉTALLIFÈRES

Les éditions Monts Métallifères, jeune maison créée en 2021 et dédiée essentiellement à la littérature," publient au rythme de leurs découvertes des livres qui croient au pouvoir émancipateur de la fiction."   Leur catalogue restreint mais déjà reconnu tant pour la qualité de son contenu que la forme de ses objets, creuse avec force du côté de la littérature étrangère sans s'empêcher des incursions en territoire francophone, s'empare d'une multitude de formes littéraires, contemporaines ou non, pour peu que les textes vibrent et saisissent par leur langue et la force de leur pensée.
Maison volontaire et passionnée, loin d'une vision mercantile, intéressée, marketée d'une littérature qui devrait répondre à une demande,

les Monts Métallifères préviennent : " Notre lecteur idéal ne viendra pas chercher dans nos livres un type de littérature particulier, mais acceptera à chaque fois de se lancer dans une aventure nouvelle."

 

Être force de proposition, s'acharner à creuser dans la joie et avec exigence, permettre de faire grandir une certaine curiosité et ouverture au monde, explorer la croisée des genres et des routes  : vous comprendrez pourquoi nous nous sommes ici très vite attachés aux livres de cette jeune maison dont à Myriagone nous nous sentons particulièrement proches, sans parler d'une proximité intellectuelle assez stupéfiante.

De quoi discuter à bâtons rompus à propos de la création de cette très belle maison et des différents textes qui y séjournent désormais, et évoquer en détail la publication du prochain titre, Viande , de l'auteur tchèque Martin HARNIČEK.

 

On vous laisse saliver à la lecture de leur devise, bien exprimée par la déclinaison infinie de leur nouveau logo :
À la croisée des genres, des fictions qui déroutent.
À la croisée des routes, des fictions qui dérangent.

 

VENDREDI 26 AVRIL // 19H

RENCONTRE avec Fiore LONGO, autrice de DÉCOLONISONS LA PROTECTION DE LA NATURE - Plaidoyer pour les peuples autochtones et l'environnement

 

"Aujourd’hui, la biodiversité se trouve majoritairement sur les territoires des peuples autochtones, qui représentent une part importante de la diversité humaine. Pourtant, le modèle de conservation dominant exclut de fait les peuples qui vivent dans les aires protégées. Les violations des droits humains au nom de la protection de la nature sont nombreuses.

Le passé de la conservation, enraciné dans le racisme, le colonialisme et la prédation, n'a jamais été remis en cause. L'image du « primitif à civiliser »  et d'une « nature sauvage à sauver »  perdure. Fiore LONGO, anthropologue, responsable de recherche et de plaidoyer à Survival International ainsi que directrice de Survival France et Espagne, nous montre que notre modèle de protection de la nature est basé sur une série de mythes, qui doivent être déconstruits.

Mais dans la démystification de nos imaginaires se cache la possibilité de construire de nouvelles images et d’envisager différemment notre avenir – pour mettre en place une protection de la nature respectueuse des peuples autochtones, décolonisée et réellement efficace."

 

VENDREDI 12 AVRIL // 19H
RENCONTRE avec Marie COSNAY, à propos de sa trilogie DES ÎLES  (éd. de L'Ogre) clôturée avec 
Des îles III - Mer d'Alborán

 

"Que fait la politique d’immigration européenne aux liens, aux familles et aux corps ? Que faire des corps des disparus de l’exil et comment leur rendre la dignité humaine qui leur a été niée jusque dans la mort ?

 

Sur les côtes de la mer d’Alborán, Marie COSNAY explore la question des morts sur les routes de l’exil, le refus européen de leur accorder une inhumation ou un rapatriement dignes. Elle démasque les meneurs d’un commerce sordide, les vautours qui s’enrichissent du désespoir des familles de disparus, autour de la recherche de ces corps, de leur identification et cherche inlassablement le frère de son ami Ryad, disparu en mer d’Alborán, en tentant de voir les bateaux, de modéliser les naufrages, pour comprendre ces drames.

Des îles / mer d’Alborán 2022-2023  est le dernier volume d’une trilogie qui restera, comme un témoignage au présent de la période que nous traversons, à la fois « l’instruction d’un procès à venir  »  et le récit d’une catastrophe humanitaire."

 

 

« Comment meurt-on ? En faisant beaucoup d’histoires. La vie des morts est un récit sans fin. Les vivants ne font pas le poids, même quand ils font tout pour se faire remarquer. Le silence et l’invisibilité sont des leurres. La mer d’Alborán, l’entre deux mers, selon son nom arabe, puisqu’outre qu’elle joint ce que les temps ont voulu séparer à tout prix, lie aussi la Méditerranée et l’Atlantique, nous attendait. Ainsi que l’archipel des Baléares. »

 

VENDREDI 22 MARS // 19H

Vernissage de AFFLEURE  - Une exposition de DAVID ROPARS (photographie argentique)

Avec une performance sonore de ATONE, spécialement composée pour l'événement

 

Corps, bâtiments, paysages soumis au regard, gris diffus et granuleux, visions légèrement floues, comme emportées par le mouvement ou trempées par l’atmosphère, cadrages resserrés et déplacés, nettetés froides produites sur des zones mortes ; les photographies de David ROPARS, tout en naviguant d’une rive à l’autre d’un point de vue formel, semblent tourner autour d’une même idée, ou plutôt d’un sentiment irréductible qui agit comme le feraient des fondations pour un bâtiment. En jouant le rôle de structure. En transmettant dans un sol commun la charge portée par l’ensemble de ces clichés.

Ce sentiment tenace dont on perçoit la trace dans l’ensemble du travail exposé ici, c’est celui de l’absence, de la griffure dans la trace mémorielle.

 

Fantômes jamais loin en filigrane, corps détournés de l’objectif captés dans un mouvement perpétuel, un tremblement vital, ciels et océans tendus sur l’horizon du temps, David ROPARS cherche quelque chose qui affleure partout mais dont la quête est impossible. Son appareil se fait relai de la mémoire, aiguillon en forme de tête chercheuse de ce qui perdure, de ce qui s’accroche et de ce qui disparaît. Les prises de vue cherchent des ancrages dans les minutes creuses, tout est suspendu dans un espace qui vibre une dernière fois avant d’être enfoui. Quelque chose remonte du fond de l’existence, de ce qui est quotidiennement mis de côté, trop fugace pour être placé en marqueur sur la frise des grands événements. Nous sommes face à des images ponctionnées quelque part dans l’épaisseur nuageuse des souvenirs avant qu’ils ne se conjuguent au passé.

 

Ces photographies sont l’émanation d’un univers qui ne cesse de se mouvoir en cherchant inlassablement ce qui fait la vie. Y sont embrassées les bribes de ce qui a été, dans un geste intime de captation qui tente de leur réserver un lieu. Une case où survivre.

 

SAMEDI 17 FÉVRIER // 19H

RIEN DE BIEN PARTICULIER : FÊTE DE VACANCES

 

Samedi 17 février sera le dernier jour de travail à la librairie avant les grandes vacances qui se prolongeront un mois complet, jusqu’au 18 mars.

On s’est dit que c’était pas mal d’organiser un tout petit quelque chose pour l’occasion, rien de bien particulier si ce n’est réunir le myriagang pour boire un verre et grignoter quelques miettes, être ensemble et papoter à la veille de l’absence prolongée.

Préparez votre plus belle tenue en pilou, sortez vos smokings à capuche, les chaussons à semelles compensées : ça risque d’être très décontracté et de pas finir bien tard !

 

Du 30 JANVIER au 17 FÉVRIER
Exposition de Justin PALERMO

Calée à l'improviste et dans un mouchoir de poche, cette nouvelle exposition du travail de Justin PALERMO en nos murs nous accompagnera trois petites semaines, le temps d'arriver jusqu'à nos grandes vacances le 17 février. Pas de vernissage cette fois mais l'occasion de s'émerveiller sera tout de même au rendez-vous.

Il y a dans le travail de Justin PALERMO, dans sa propension à user de matériaux glanés sur un territoire proche, à ré-agencer des formes existantes, à révéler des détails fragiles de notre quotidien, très certainement un peu des traces du Jardinier Satiné, ce passereau aux yeux indigo qui édifie un berceau au sol et en agrémente l’entrée en la tapissant d’éléments disparates sélectionnés pour leur couleur. Les deux ont en commun l’accomplissement méticuleux d’un travail qui semble dérisoire, éphémère, et qui pourtant fait advenir une poésie pure et pleine d’émerveillement en recréant des structures, des articulations grandioses et surprenantes en jouant avec l’infime, en associant le noble et le rebut, en prenant soin de recomposer des ensembles où les productions de la nature épousent les artefacts humains sans aucune hiérarchie.

À qui passerait trop vite ici échapperait la majeure partie de ces œuvres tissées sur du quasi vide, reliées uniquement par l’acuité d’un regard, agrémentées de détails minuscules, formées par des gestes précis et si contenus qu’ils en deviennent invisibles. Comme si le vent nous avait apporté ces traces de la magie du monde.

Danseur au même titre que plasticien, Justin PALERMO entretient avec la notion de geste un rapport infiniment profond et délicat, basé sur la précision, l’honnêteté, la spontanéité, la patience, et la conscience pleine et entière que chaque geste dissimule en même temps qu’il révèle, que la disparition est intimement liée à l’apparition.

Un équilibre majestueux existe entre ces deux états, il est capté avec grâce dans ces cadres de bois, où toute chose semble immuable et dans le même temps prête à disparaître, comme sur le bord d’un précipice.

Justin PALERMO créé des capsules hors du temps. Ces curiosités et herbiers d’une nouvelle ère sont les lieux de la magie sobre, de la beauté absolue contenue dans le monde qui nous entoure, ce sont des offrandes à nos regards consumés, édifiées par un artiste dont la précision, le calme et la générosité invitent à une communion intime.

 

JEUDI 23 NOVEMBRE // 19H30

CONCERT de BLACKTHREAD (ambient-noise, spoken word)

Disciple de Brian Eno et d'Alva Noto, Blackthread écrit une techno sans beats, un rock sans guitare, une ambient rehaussée de textes à la beauté glacée. Avec The Way You Haunt My Dreams  (Mai 2019, NAHAL Recordings) Pierre Georges Desenfant y poursuit une quête immersive et intérieure qui a tout d'incantatoire — sculpter, depuis les limbes de ses propres rêves, des miniatures cinématographiques où l'intimité des mots et du spoken-word rencontre la luxuriance ciselée des machines analogiques.

Prix d'entrée : 5 euros
JAUGE LIMITÉE // PLACES LIMITÉES // RÉSERVATION CONSEILLÉE

 

Pour découvrir c'est par ICI

 

VENDREDI 10 NOVEMBRE // 19H
VERNISSAGE de l'exposition de GEOFFROY PITHON (peinture)

 

 

Geoffroy PITHON investit l’espace d’exposition avec un double geste. Celui d’un graphiste, qui compose, assemble, ajuste des matériaux visuels selon une grille où rigueur et liberté doivent trouver un juste point d’équilibre, un niveau de balance où les images jouent de leurs présences respectives, se renvoient l’une à l’autre sans jamais se parasiter. Et au préalable celui d’un peintre-dessinateur dont la pratique tend à chercher une sincérité profonde dans la confection d’une image, une joie pure défaite d’un certain nombre de carcans. Allers-retours sans hiérarchie entre figuration et abstraction, désacralisation du support, mélange parfois d’originaux et de versions imprimées... Les couleurs, les formes  et les compositions sont ici le résultat énergique d’un long processus d’observation, de digestion de sensations, d’atmosphères, de narrations. Car entrer dans le travail de Geoffroy PITHON c’est arpenter un monde savamment désorganisé, qui en réalité met en branle un processus créatif proche de l’écriture, qui tente d’édifier des espaces, des visions où fragments, déchirures et ruptures participent d’un dialogue commun avec les motifs visibles, les mystères qu’ils portent et la puissance sensorielle des couleurs qu’ils arborent. On perçoit l’association d’un regard sensible, qui voit selon ses propres règles, et de moyens formels humbles et bruts mis en place pour le retranscrire. Équilibre encore, entre rudesse et délicatesse, entre luxuriance et austérité, entre spontanéité et réflexivité.

 

Les œuvres présentées dans le cadre de cette exposition forment un ensemble compact, quasi un magma, tout en gardant chacune leur force et leur individualité, elles sont mises en scène, entrelacées ; elles racontent la recherche d’un geste honnête, habité, en même temps qu’elles projettent un univers kaléidoscopique fait d’humeurs et de teintes particulières. Elles sont une invitation à jouer, à ressentir, à percevoir et regarder : autrement. Librement.

 

VENDREDI 3 NOVEMBRE // 19H

RENCONTRE avec Marion JDANOFF, autrice-dessinatrice de BAGUENAUDES  (coédition Super Loto & Grante Ègle)


Immense joie d'accueillir de nouveau Marion JDANOFF en nos murs, cette fois pour fêter le lancement de son nouveau livre, BAGUENAUDES, coédité par Grante Ègle et Super Loto. Un grand moment d'échange et de partage en perspective, avec une artiste/autrice/tête-chercheuse dont le travail est d'une intelligence, d'une finesse, d'une profondeur, d'un humour et d'une beauté sans égal. Oui, on le dit et on pèse nos mots, Marion JDANOFF yen n'a pas deux, et ce serait une grave erreur de votre part de louper cet événement dont on sait d'emblée qu'il sera marquant.

Allez, si vous aviez encore besoin d'être assuré·es de la qualité et de l'intérêt de BAGUENAUDES, on vous laisse avec la présentation du livre par les éditeurs :

 

Après Guerre, récit très personnel ayant attrait à la mort et à l'amitié, Marion Jdanoff poursuit son travail de prospection personnelle. Cette fois, on reste sur le terrain relationnel mais personne ne va mourir. La question est plutôt "comment être proches ? " Baguenaudes est une tentative pour se sortir des fréquentes embûches qui ponctuent les relations intimes et la proximité des corps. Marion Jdanoff l'a avant tout fait pour elle, parce que son rapport aux interactions physiques lui semble compliqué.

Il lui a paru soudain évident que le dessin et le récit en image serait le moyen idéal pour explorer ce terrain accidenté. Elle s'en sert comme de formidables outils d'invention, de matérialisations d'imaginaires, d'émotions. L'exercice est doublement passionnant : quelles images fabriquer et comment les fabriquer. Baguenaudes est une boîte à outils un peu bordélique qu'elle peut ouvrir pour raconter son rapport aux corps.

Le sien, celui des autres. Un mode d'emploi et une boîte de jeux. Son profil Tinder en quelque sorte. Pourquoi publier une recherche aussi personnelle ? Bonne question. Parce qu'elle n'est pas un cas isolé. Nous sommes pris. e. s dans des maillages complexes de rapport de pouvoirs qui se logent jusqu'au fond de nos corps. Il n'est pas si étonnant que nous rencontrions des difficultés aux mêmes endroits.

Comment inventer un truc à soi ? Comment et de quoi parler ? Se proposer des imaginaires, les construire, seul. e, à 2, à 3, à 18. Savoir les partager et les ajuster. Bref, d'abord baguenauder, l'alpinisme hyper technique viendra après . Et seulement si on en a envie. L'idée ici est de bricoler une série d'outils et les espérer ré-appropriables. D'où le pari de sortir Baguenaudes du tiroir.

 

JEUDI 12 OCTOBRE // 19H

RENCONTRE avec Benoît LAUREAU, éditeur, à propos des œuvres du journaliste mexicain Sergio GONZÁLEZ RODRÍGUEZ (éditions de L'Ogre)

Présentation par l'éditeur Benoît LAUREAU des Éditions de L'Ogre qui (re)rend disponible ce travail essentiel du journaliste mexicain Sergio GONZÁLEZ RODRÍGUEZ [1950-2017] sur la violence systémique et l'impunité politique en Amérique Centrale en publiant coup sur coup Les 43 d'Iguala  (première traduction en France, par Guillaume Contré) et Des Os dans le désert  (déjà paru en 2007 aux éditions Passage du Nord-Ouest mais indisponible depuis de nombreuses années, repris dans la traduction originale de Isabelle Gugnon). Travail de fond particulièrement abouti, l'œuvre de GONZÁLEZ RODRÍGUEZ a marqué profondément les consciences au Mexique, Des Os dans le désert  allant jusqu'à inspirer Roberto BOLAÑO pour son célèbre 2666.

Particulièrement éclairant au sujet des grandes dynamiques à l’œuvre en Amérique Latine, ces textes, bien au-delà du Mexique - qu'il s'agisse de féminicides à grande échelle ou de l'assassinat d'étudiants par des milices obscures - donnent à entrevoir les tactiques de gouvernance des états contemporains, où impunité, violence et répression marchent main dans la main avec le mensonge.

Ce sont des réquisitoires puissants, ce sont des enquêtes brillantes, ce sont des récits habités, qui cherchent une manière de ne pas oublier, qui tentent de rendre une matérialité à la disparition, qui luttent contre la grande machine qui voudrait faire de ces existences perdues de la poussière semée au vent.

 

VENDREDI 6 OCTOBRE // 19H
VERNISSAGE de l'exposition de BORIS JAKOBEK (collages, sérigraphie, excavations graphiques)

 

De l'art du collage à celui de la sérigraphie, Boris JAKOBEK navigue avec pour moteur principal les gestes du bricoleur sonore, celui motivé par la recherche de l'achoppement, la confrontation de textures, par le déploiement d'un ensemble de traces qui font des allers-retours entre le populaire et l'intime, entre l'abstraction et la figuration, entre une certaine forme d'organisation et le bordel joyeusement emmêlé et invincible du bruit.
On est ici en plein espace de recherche libre et de pratique alternative, avec les outils rudimentaires qui y sont attachés : de vieilles revues collectées à droite à gauche au fil du temps, un photocopieur défaillant, un ordinateur et un scanner. Les images, sans hiérarchie de valeur, sont désossées, découpées, remontées, déplacées, réagencées selon une organisation qui ne réagit qu'au besoin de jouer inlassablement, de construire et déconstruire puis reconstruire.

Punk dans l'esprit, poétique dans ses méthodes, souvent absurde ou onirique dans ses images finales, le travail de Boris JAKOBEK joue avec un vocabulaire quotidien qui nous est commun, et s'amuse à lui tordre le cou avec une élégance et une maîtrise qui nous paraissent d'autant plus fraîches que l'ensemble sait rester dégingandé, iconoclaste ; loin de tout effet de mode, juste là par la force du désir de faire exister autrement les images du monde.

Rendez-vous pour le vernissage en présence de l'artiste le vendredi 6 octobre dès 19 heures !

 

VENDREDI 9 JUIN // 19H

RENCONTRE avec Nepthys ZWER, historienne, directrice de l'ouvrage CECI N'EST PAS UN ATLAS  conçu par le Kollektiv Orangotango+

Discussion animée par Alice BERIOT

En février 2023 était publié aux Éditions du Commun Ceci n'est pas un atlas, version française et légèrement réduite de sa version originale parue en 2018 en langue anglaise. Le sous-titre dit tout : la cartographie comme outil de luttes .
Car "La carte n’est pas le territoire" nous rappelle d’emblée l’éditeur Benjamin Roux en avant-propos, reprenant lui-même les mots du philosophe Alfred Korzybski. Et si une carte n’est pas le territoire c’est bien qu’elle est une projection graphique et orientée d’un ensemble de données et perceptions, sélectionnées et mises en scène par un regard précis. La carte est un récit, et celles que nous connaissons majoritairement, que nous apprenons à l’école et consultons sur nos GPS, sont des images incomplètes (forcément), biaisées, héritières et prolongatrices de systèmes coloniaux capitalistes et dominateurs, mensongères par omission, car produites par le pouvoir en place.

 

Ceci n'est pas un atlas  présente d’autres pratiques de la cartographie, des pratiques qui servent d’autres causes, qui tentent d’énoncer autrement le monde, d’y soulever sa part organique, vivante, plurielle et complexe, "et c’est dans cette logique que s’inscrit la contre-cartographie, celle de la justice sociale" selon les bons mots de Nepthys Zwer.

Prennent corps en ces pages les initiatives cartographiques de multiples collectifs, chercheurs et chercheuses à travers le monde, devenant outils de lutte. Qu’il s’agisse d’établir un recensement des agressions sexuelles en Égypte, de cartographier le mouvement des squats à Berlin, de radiographier l’agrobusiness de la Pampa et des mines géantes des Andes, distinguer les lieux et modalités de vie des populations autochtones en Amazonie ou encore raconter ce qu’est réellement le trajet entre l’Iran et l’Europe pour les réfugié·es qui se massent à nos frontières (que l’on devrait concevoir, toujours selon la passionnante Nepthys Zwer, comme des interfaces et non comme des lignes hermétiques) il y a là une vingtaine de visions à découvrir, des visions qui deviennent concrètes, qui caractérisent les luttes, les inégalités, les nécessités et re-rendent au monde sa pluralité et sa diversité.

Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour cette rencontre passionnante et engagée en compagnie de Nepthys ZWER.

 

JEUDI 8 JUIN // 19H
BANDE DESSINÉE : Rencontre avec Delphine PANIQUE, autrice de CREUSER VOGUER  (éditions Cornélius)

Après son merveilleux et déjà culte Un Beau voyage  paru aux éditions Misma en 2021 (on parlait de lui à l'époque ICI), Delphine PANIQUE nous renvoie une nouvelle fois dans les cordes avec ce Creuser Voguer  que l'on pourrait facilement comparer à un gros coup de massue sur nos crânes endormis. Servi par une pensée politique et sociale sans concession que viennent épauler un humour et des capacités d'invention succulentes ainsi qu'un dessin dont les contours minimalistes riment avec grande richesse d'intention, Creuser Voguer  se fait instantanément monumental et incontournable.
L'autrice à l'imaginaire débridé et à l'intelligence

- très - affutée nous fera l'honneur d'être présente parmi nous ce 8 juin pour un temps d'échange nourri de réflexion et de bonne humeur.
Pour en savoir plus sur l'épatant Creuser Voguer  rendez-vous ICI pour consulter notre chronique dithyrambique à son propos.

 

SAMEDI 8 AVRIL // 19H

RENCONTRE avec Yann GOURDON, musicien

En guise d'ouverture au concert qu'il donnera ensuite à deux pas de la librairie, à la galerie V12 installée 12 rue Valdemaine, Yann GOURDON nous fera l'honneur de sa présence en nos murs pour un temps d'échange autour de sa pratique de la vielle à roue, de son approche des musiques traditionnelles, et du rôle du collectif La Novia  au sein duquel il évolue.
Comment tradition et modernité se rencontrent ? Comment les outils et les écritures du passé peuvent être vecteurs d'expérimentations et de recherches pour un présent en mouvement ? Voilà quelques questions, proches des résonnances littéraires, qui seront posées, entre nombreuses autres, à celui qui sera dès le lendemain en représentation à Nantes dans le cadre du très excellent festival Variations. Très loin d'un regard passéiste, figé et sectaire, la pratique musicale de Yann GOURDON nous ouvre des horizons étendus et salutaires, qu'il nous est fort agréable de partager avec vous.

Ensuite, dès 20h migration vers V12 pour un début de concert à 20h30. L'entrée de celui-ci sera à 6 euros.

 

visuel : Charles Dubois

VENDREDI 3 MARS 2023 // 19H

VERNISSAGE de JACK ET LE HARICOT MAGIQUE , une exposition d'Étienne BECK (pastel gras)

 

On avait déjà le dessinateur bien à l’œil depuis un moment, entre ses superbes adaptations de contes russes chez MeMo (Alionouchka, Le Kraspek, P'tigars-P'tidoigt ) et son travail de déglingo aux éditions Fremok (on retiendra notamment le phénoménal Mad Maxi-Jack ), mais là on a été complètement soufflés par le travail d’Étienne pour cette reprise du conte traditionnel anglais.

Entre un expressionnisme pur jus gonflé de milliers de touches, comme si le mouvement prenait ici véritablement corps et âme, et terrassants aplats édifiés dans l’épaisseur du pastel gras qui deviennent des stèles porteuses de l’écriture des émotions, Étienne Beck construit un palais aux mille merveilles. À l’instar de Jack qui grimpe dans le royaume de l’ogre au sommet du haricot pour y récupérer de l’or, Beck puise sans relâche dans ses couleurs pour en tapisser sa feuille, faisant de chaque image un reliquaire, forgé de détails, de petits gestes, de truculences en tous genres.

 

C’est une grande joie de pouvoir exposer ces œuvres qui, nous n’en doutons pas, en ces mois froids et gris, sauront vous réchauffer de leurs feux et de la vie qu’elles portent en elles.

 

REPORTÉ !! // VENDREDI 25 NOVEMBRE // 19H // REPORTÉ !!
VERNISSAGE de VENERA , une exposition de Joseph CALLIONI (dessin)

 

Pour clôturer en beauté 2022, nous accueillerons à partir du 26 novembre Venera, une exposition de planches du dessinateur Joseph Callioni extraites de sa

- merveilleuse - bande dessinée du même nom publiée cette année aux éditions Atrabile.

Immersion en pays surréaliste, dérive mélancolique sur une planète impossible aux teintes charbonneuses, Venera  c'est un voyage sans retour dans des contrées cryptées par l'oubli : tout y est sens et tout y est métamorphose. Totalement hors du temps, hors du flux contemporain, les dessins de

Joseph CALLIONI édifient un monde structuré par l'inconscient, où le trait y est d'une précision phénoménale, sur lequel s'apposent des textures éthérée pleines de vibrations.

 

Rendez-vous pour le vernissage en présence de l'artiste le vendredi 25 novembre dès 19 heures !

 

 VENDREDI 4 NOVEMBRE // 19H
Rencontre avec Olivier MARBOEUF, auteur de SUITES DÉCOLONIALES  (Éditions du Commun), discussion animée par Alice BERIOT

Olivier Marbœuf est auteur, poète, performeur. Il a été directeur artistique de l’Espace Khiasma (Les Lilas, 93), centre d’art dédié à la production et à l’exposition de vidéo et de films d’artistes. À travers ses multiples expériences et sa connaissance des milieux artistiques et culturels, il nous propose de regarder les chantiers actuels de décolonisation de ces espaces dans ce qu’ils permettent, reproduisent ou échouent à transformer.
Avec sa suite de "leçons",  SUITES DÉCOLONIALES - S'enfuir de la plantation  tente d’anticiper les contre-feux institutionnels et de se confronter aux effets qui accompagnent l’offre amoureuse d’une décolonisation de façade. Tenter de défaire, encore une fois, les apparences qui nous ont servi d’Histoire et ainsi essayer de comprendre pourquoi ces stratégies trouvent des prises particulières dans le contexte français en montrant comment elles composent le chemin le plus sûr pour la poursuite – et même la nouvelle peau – de l’économie néolibérale. SUITES DÉCOLONIALES  est une constellation de textes où l’auteur cherche à former une poétique de lutte et de propositions, entre les Antilles et la banlieue de Paris, entre la cale et la cave, le conte et le vivant.

 

VENDREDI 28 OCTOBRE // 19H
Rencontre avec Bruno REMAURY, auteur du PAYS DES JOUETS  (éditions Corti)

Prolongement du projet initié avec Le Monde Horizontal , Rien pour demain  puis L'Ordre des choses , Le Pays des jouets  continue de détricoter notre modernité économique et politique, d'en analyser les bases corrompues et les dogmes aveugles qui la dirige. Se faufilant toujours à l'aide de sa plume sinueuse et de sa pensée habile dans les arcanes de notre histoire contemporaine - XIXe et XXème siècles en axe central - Bruno REMAURY pointe cette fois sa focale sur la figure de l'enfance érigée par la modernité en horizon, en pays rêvé, comme un idéal que l'on ne pourrait retrouver qu'en partant à reculons, guidé par la nostalgie du passé. En découlent mythification, glorification, révision historique, naïveté, révolte brutale, violence et héroïsation, autant de fondements biaisés et mensongers dont le fascisme a été le premier à faire la synthèse, menant à la catastrophe et aux horreurs que l'on connaît.

Encore une fois c’est à un voyage érudit, édifiant que l’on est convié·e·s, passant de l’Angleterre à la France et l’Italie, naviguant au gré des XVIIe, XIXe et XXème siècles, croisant Nicolas Poussin, Walt Disney, Lewis Caroll, Julia Margaret, Peter Pan, Mussolini et bien d’autres, martyrs, bourreaux, mirages… ce texte continue d'asseoir une œuvre d’une grande acuité, qui est un parcours littéraire et intellectuel en soi, mais qui pourrait aussi symboliser un nouveau départ si seulement nous voulions nous défaire collectivement des peurs et des leurres qui ont construit ce monde occidental bâti sur tant de sang, de violence, de négation de l’altérité qu’il s’effondre.

"Au centre de notre monde se tient à présent un  Janus impérieux réunissant les deux visages de l'enfant et du héros, l'une indiquant le futur, l'autre le justifiant à l'aune du passé. Pédolâtrie. Hérolâtrie. C'est ça le pays des jouets, un monde où nos enfances, qu'elles soient celles de l'homme ou celles des nations, sont devenues nos futurs. Un monde comme un vaste jardin d'enfants où l'on empile au hasard les cubes de l'innocence et des fables du passé afin d'édifier un grand château de pureté. Un monde enfin où se conjoignent mythe, enfance et violence, synthèse dévoyée entre origine et accomplissement, entre infantilisme et suprématisme, entre pureté et destruction, qu'institue le fascisme et qui reste aujourd'hui encore d'une troublante actualité."

 

JEUDI 13 OCTOBRE // 19H
BANDE DESSINÉE : Rencontre/Dédicace avec Clément VUILLIER, auteur de TERRE RARE  (éditions 2024)

Voyage magnifique et mise en scène amère, Terre Rare  a le don tout à la fois de célébrer la puissance tellurique des mondes qui nous portent et de braquer un regard sans complaisance sur les pratiques extractivistes qui les annihilent. Nuées denses de tracés érigés en montagnes et séracs, les terres dessinées par Clément Vuillier constituent un incroyable chaos géologique ; c'est un amas sec et aride à la majesté agressive, perdue dans l'immensité noire de l'espace.

Pourtant sous le gris apparemment uniforme et la roche monolithique c'est tout un trésor de couleurs et de formes qui se dissimule pour ceux qui sauraient voir ou ralentir. Joyaux et malédiction dévoilés ponctuellement en œilleton d'un biotope pris sous le feu de l'exploitation féroce. Du cœur du néant émerge un néant plus grand, une absence de couleur, une forme ronde et lisse, un tueur de monde qui vient se saisir de certaines richesses en éradiquant tout un milieu.

 

Sans didactisme ni aucune voix (dans l'espace personne ne vous entend crier), sans aucun mot, par la seule force de son trait et l'intelligence de son récit Clément Vuillier nous mène à l'analogie et révèle à nos yeux toute la folie de notre société productiviste qui ponctionne et vide de leurs humeurs des milieux entiers, ne laissant qu'un goût de mort dans son sillage. Le voyage est merveilleux, et comme toute bonne excursion il se joue de nous, de nos attentes, de notre façon de percevoir et d'indexer ce que l'on tient pour trésor.

Pour qui aime prendre les chemins de traverse, il y a là un livre incroyable, d'une beauté à couper le souffle, pétri d'une pensée écologique et décoloniale implacable. Vous le comprenez, la soirée risque d'être riche d'échanges et de réflexions, en présence d'un dessinateur de l'imaginaire qui se fait fin observateur du monde.

 

VENDREDI 16 SEPTEMBRE // 19H

VERNISSAGE de CENDRES , une exposition de Sergio AQUINDO (dessin, gravure)


Nous sommes très heureux d'accueillir les dessins et gravures de Sergio AQUINDO réalisés il y a quelques années qui ont donné naissance au grandiose Cendres des hommes et des bulletins  réalisé avec son comparse Pierre SENGES à la partie texte, et publié aux éditions du Tripode en 2016.

Travail de variations et divagations autour d'une peinture étrange de Bruegel l'Ancien conservée au Louvre, les dessins de Cendres  symbolisent tout autant la recherche de ce qui a produit un geste initial (ici re-rentrer dans la composition du Bruegel en la redessinant inlassablement pour, peut-être, toucher le cœur du mystère) que la qualité exploratoire et mensongère du dessin. Prêcher le faux pour au fur et à mesure déterrer un bout de véracité ? Jouer jusqu'à plus soif, faire feu de tout bois avec ce que l'Histoire nous lègue pour inventer de nouvelles manières, débusquer de nouvelles voies ? Il y a peut-être un peu de tout ceci et certainement plus encore, mais aussi et surtout un plaisir incroyable à contempler ces images nouvelles venues d'un autre temps.

Premier rendez-vous à la librairie de cette rentrée 2022-2023, en présence bien évidemment de l'artiste, de quoi entamer follement l'automne !

 

SAMEDI 11 JUIN // 19H

VERNISSAGE de l'exposition de Fanny MICHAËLIS (dessin)

 

Autrice et dessinatrice, Fanny MICHAËLIS puise, pour l'ensemble de son œuvre, au plus profond de l'être, de ce qui le compose et lui pèse. Qu'il s'agisse de ses dessins autonomes ou de ses bandes dessinées, dans ces mondes peuplés par la vision et la mémoire, la délicatesse côtoie l'abrasivité, le féminin se débat et prend corps à l'aune des obstacles à surmonter, la psyché s'empare du monde.

 

En-dehors de toute étiquette, de tout mouvement de mode, le travail si inspiré de Fanny MICHAËLIS est un enchantement noir, un trésor qui regorge de pierres de basalte extraites du plus profond des entrailles et amassées en forteresse de graphite.

 

Vous l'aurez compris, c'est une immense joie d'accueillir les œuvres de cette artiste dont on affectionne le travail depuis de longues années et qui nous présentera pour l'occasion une série de dessins originaux encore jamais exposés. Un événement donc, à ne manquer sous aucun prétexte.

 

SAMEDI 21 MAI // 19H30
CONCERT de Renaud BAJEUX / JAUGE LIMITÉE / 5€


Ingénieur du son, violoncelliste,  collaborateur régulier du GRM (Groupe de Recherches Musicales), Renaud BAJEUX sortait en octobre 2019 sur le label Nahal Recordings Magnetic voices from the unseen , disque absolument sensationnel, genre de balade sonore aux confins du monde visible, fruit de la rencontre d'ondes émises par des champs magnétiques insondables et les bruits et parasitages émanant d'appareils électroniques immémoriaux.
Un concert était programmé début 2020, maintes fois reporté en raison des causes que vous connaissez. Ce qui a laissé le temps à Renaud de sortir un deuxième splendide album, Seeking a vision , cette fois sur le tout petit label Fragments, entité jumelle de Hands in the Dark records.

 

Magnetic voices from the unseen  et Seeking a vision  sont des traversées phoniques en apesanteur, des voyages où le corps se trouve bombardé de mille textures, effleurant les particules, percutant la ligne du temps. L'espace semble s'y dilater, ce sont des brèches par lesquelles des mondes, des réminiscences, des visions venues de loin s'accrochent à nous, visitent notre intériorité et irriguent nos artères.

Le temps d'un live intimiste en nos murs, Renaud BAJEUX se fera grand architecte d'une cathédrale sonore dont on parie qu'elle marquera longtemps

vos plis intérieurs.

VENEZ NOMBREUX ! (et pensez à réserver)

pour un aperçu live de Renaud : CLIQUEZ ICI

 

Couverture de Seeking a vision  réalisée par Morgan CUINET pour le label FRAGMENTS

MARDI 15 MARS // 19H
VERNISSAGE de RECUEILS , une exposition de Jérémie FISCHER

 

Assemblages de formes, juxtapositions de couleurs, lumière, masses, contrastes, matières, perspectives, points de vue : paysages.

Ici il n’est pas tant question de fixer des détails que de capter un sentiment d’ensemble, de saisir un panorama dans son immensité et son intensité, de perpétuer par un geste de découpe (précédé par celui d’une longue étape de préparation/colorisation du papier) la présence des formes, matières et horizons qui s’agencent avec une force incomparable en certains lieux naturels.

 

Jérémie FISCHER, en parallèle de sa pratique artistique, est un marcheur invétéré. Grand adepte de la montagne, il en arpente les terres inlassablement. Le paysage chez lui est un espace de traverse, non pas simplement un belvédère avec regard orienté sur vue mais un vecteur qui donne lieu à déplacements et sensations. Les pas guident et le regard capte au vol. Les vues se multiplient, les heures tournent, le monde donne à voir ses entremêlements au point du jour, ses masses terrassantes en plein midi, ses teintes si différentes selon les saisons... 

 

Le collage pratiqué a posteriori  est une manipulation ludique des fragments visuels emportés au gré de la pérégrination, c’est le moment de la mise en scène d’un espace mémoriel aimé et recueilli avec attention. Découpes et contrepoints schématisent le monde, jouent avec, avec ce qu’il imprime de lui en nous.

 

 

Peut-être d’ailleurs est-ce véritablement là que se déploie tout l’art de Jérémie FISCHER, à force d’être dans  le paysage, parvenir à y distinguer ce qui le fonde au plus profond du regard qu’on lui porte. Et sans effort apparent, avec fraîcheur et candeur, fruit d’un émerveillement chaque jour renouvelé, composer un observatoire vibrant de ces pays sages* qui perdurent ici et là, ultimes sites propices au recueillement.

Un vernissage tout en couleurs au cœur de la grisaille de mars, offrande au printemps à venir !

 

VENDREDI 28 JANVIER 2022 // 19H

Rencontre avec Marie COSNAY, autrice de DES ÎLES  (éditions de L'Ogre), animée par Alice BERIOT


Marie Cosnay, dont l’œuvre est tout entière traversée par les notions de frontières et d’enquêtes, mène depuis de nombreuses années une activité militante : elle accueille et accompagne les exilés qui passent par la frontière basque. Depuis 2020, Marie Cosnay reçoit de plus en plus d’appels liés à des disparitions ; des familles cherchent leurs proches partis sur la route, dont elles ont perdu la trace. Cette récente évolution a profondément bouleversé la nature de son travail sur le terrain et du livre que vous tenez entre les mains.

Que fait la politique d’immigration européenne aux liens, aux familles et aux corps ? Comment en rendre compte ? Que faire de la question des disparus ? L’Europe est pleine de fantômes, et c’est à partir d’eux et pour eux que Marie Cosnay mène, depuis des années, un travail de terrain, et collecte la parole et les histoires des exilés. 

Avec Des îles , Marie COSNAY se saisit de ce matériau rare pour tisser une réflexion magistrale autour des acteurs de la migration, avec un infini respect pour leur parole, leur capacité d’agir, et leur dignité.

Premier volume d’une série d’ouvrages consacrés à une histoire orale de l’exil vers l’Europe, entre enquête de terrain et récit documentaire, Des îles est une œuvre d’une force politique et littéraire saisissante.

 

VERNISSAGE JEUDI 27 JANVIER 2022 // 19H

OURLÉES   - Une exposition de Caroline HENRY (photographie argentique)


Temps suspendu, espaces immémoriaux, rêves charbonneux... Face aux images de Caroline HENRY, sautent immédiatement aux yeux un certain onirisme, une poésie instantanée et naturelle, échafaudée par une lumière radiante et fantomatique ainsi que des cadrages à l'équilibre puissant mais aux formes fuyantes.

 

Naviguant entre deux rives, ces clichés semblent fixer un état intermédiaire du monde et de ses eaux troubles. Par l'usage de la surimpression, technique d'équilibriste ancestrale et hasardeuse, c'est à la fusion et à la coexistence de différents espaces et de différents temps que procède la photographe. L'espace et le temps, infiltrés partout : l'espace par le biais du paysage, sujet omniprésent, systématiquement laissé à lui-même, défait de toute – ou presque - présence humaine, offert comme cheminement ou halte propice au recueillement, recouvert, complété toujours par un autre lieu, spectral, indéterminé, comme émergeant de la trame serrée du regard. Avec délicatesse et un tout petit peu d'étrangeté, les visions capturées enchâssent leurs valeurs, leurs tonalités, leurs matières, comme repliées, brodées l'une sur l'autre.

 

De ces replis spatiaux, Caroline HENRY fait des capsules de temps. Les images ourlées composent une fois réunies des lieux de transition fragiles, mélancoliques, à égale distance entre persistance de la mémoire et intuition de l'avenir. Tout est mouvement et pourtant tout semble immobile, plongé dans la quiétude et la contemplation d'un temps hors du temps. L'univers se révèle à nous en couches de gris brumeux, nous conte ses mystères et ses fantômes, ses histoires attrapées par un regard aussi humble qu'attentif et inspiré. 

 

Rendez-vous pris pour fêter comme il se doit le lancement de cette nouvelle exposition, qui marque la reprise de la programmation artistique de Myriagone.
Nous vous attendons nombreuses et nombreux !

 

JEUDI 28 OCTOBRE // 19H

BANDE DESSINÉE : Rencontre avec Simon ROUSSIN, Louise MOATY et Raphaël MELTZ, auteur·e·s de DES VIVANTS  (éd 2024)

Des Vivants  relate, de façon précise et documentée, l'histoire du Réseau du Musée de l'Homme, dont les membres fondateurs Yvonne Oddon, Boris Vildé, Anatole Lewitsky, bibliothécaire, linguistes, ethnologues, ont contribué entre 1940 et 1941 à former une poche de résistance au sein de la France occupée.
Organisé dans les locaux du Musée de l'Homme situé sur le Trocadéro, le groupe publie un journal clandestin d'opposition, "Résistance", dont l'influence sur les français opposés au régime de Vichy sera considérable. Le mouvement s'étoffe très vite et compte une centaine de membres répartis sur différents points d'action, dont l'évasion de prisonniers vers l'Angleterre, la propagande et le renseignement.
Jusqu'à février 1941 et la dénonciation qui entrainera la condamnation à mort de Boris Vildé et six de ses compagnons, exécutés le 23 février 1942...

Louise MOATY et Raphaël MELTZ, pour le scénario et le déroulé de l'histoire, se sont approchés au plus près de la réalité historique.
Dans le texte rien ne relève de l'invention, l'ensemble des paroles et dialogues prononcés par les personnages sont les leurs : pensées trouvés dans les lettres, journaux, témoignages, souvenirs...

Autant dire qu'il va y en avoir des choses à raconter sur ce projet passionnant et mené de main de maîtres par les trois comparses.
Une façon de se remémorer ensemble ces êtres qui ont mis toutes leurs convictions et leur énergie dans un combat contre l'obscurantisme il y a près de 80 ans. Qui aujourd'hui encore nous rappellent ce que c'est d'être Des Vivants.

 

JEUDI 7 OCTOBRE // 19H
Rencontre avec Nicolas RICHARD, traducteur et auteur de PAR INSTANTS, LE SOL PENCHE BIZARREMENT  (Robert Laffont)

Traducteur en activité depuis le tout début des années 90, arrivé à ce poste presque par inadvertance, mais avec un élan et une curiosité qui ne se démentiraient pas, Nicolas RICHARD cumule aujourd'hui plus de 120 textes traduits de l'anglais (USA ou Royaume-Uni) vers le français.
Dans les noms les plus illustres de la littérature que son talent a transféré en langue française, on pourra citer Thomas Pynchon, Richard Brautigan, Lawrence Ferlinghetti, Valeria Luiselli, Hunter S. Thompson, David Ohle, Jim Dodge, Mike McCormack, Russel Hoban... De la beat generation en passant par le post-modernisme, le gonzo, les grands récits habités, les œuvres expérimentales réputées "intraduisibles", jusqu'à une littérature contemporaine intime, sociale ou échevelée, le travail accompli par Nicolas RICHARD ces trente dernières années est un passionnant tour d'horizon de la littérature anglophone.

Avec la sortie en ce mois de septembre 2021 de Par instants, le sol penche bizarrement , le sieur traducteur, jamais avare d'anecdotes et particulièrement généreux lorsqu'il s'agit de parler de ce qui fait  véritablement son métier, revient sur ces trentes ans de traduction en passant en revue les 120 textes du compteur. L'occasion de traverser et (re)découvrir des auteurs et autrices important·e·s, dont nombre sont oublié·e·s, figurent à la marge ou restent réservé·e·s aux initié·e·s. Et d'ouvrir les portes du petit - mais ô combien passionnant - monde de la traduction. Où l'on découvre que rentrer dans un texte pour le transposer c'est aussi dans le même temps en être tout à fait à l'extérieur...

Une rencontre dédiée à toutes les personnes curieuses et amoureuses de littérature !

 

Nicolas Richard en 2018, photographie de Olivier Martin Gambier

VENDREDI 24 ET SAMEDI 25 SEPTEMBRE // 16H-01H30

STAND sur le FESTIVAL LÉVITATION à Angers

Première collaboration entre l'organisation du festival Lévitation France et Myriagone.
Nous avons été invités à y tenir un stand avec une sélection de nos livres. Sélection pour l'occasion essentiellement axée sur l'image et la bande dessinée, proches des univers alternatifs de la musique qui résonne tous les ans au Lévitation. 
On a essayé au mieux de relier l'esprit alternatif et électrique de la programmation sonore avec une sélection éclectique mais tout aussi électrique et underground.
Curiosité, rock'n'roll et coolitude étaient au rendez-vous,  merci aux curieuses et curieux, et à l'année prochaine !

 

VENDREDI 17 SEPTEMBRE // 19H

Rencontre avec Éric SUCHÈRE, traducteur du recueil de poésie Élégies Imaginaires  de Jack SPICER (Vies Parallèles)

Événement co-organisé avec La Maison de la Poésie de Rennes

En mars 2021 paraissait aux éditions Vies Parallèles un recueil qui fit l'effet d'un grand boom dans le petit monde de la poésie : Élégies Imaginaires  du poète américain Jack SPICER [1925-1965]. Rien de moins que l'œuvre complète de SPICER, dont quasiment plus rien n'était disponible en français.
Parti vite, à 40 ans, mais laissant derrière lui une œuvre dont l'importance se fera de plus en plus grandissante avec le temps, composée en grande partie de poèmes sériels ou narratifs répartis essentiellement en une douzaine de livres que l'on retrouve au complet dans ces Élégies imaginaires , SPICER se révèle être un nom incontournable pour qui s'intéresse de près ou de loin à la poésie contemporaine.

Éric SUCHÈRE aura travaillé au total une vingtaine d'années sur ce projet dont une première publication avait eu lieu au Bleu du Ciel en 2006, mais que le traducteur a ici encore revue et enrichie.

On ne pouvait donc résister à la proposition de la Maison de la poésie de Rennes d'accueillir Éric SUCHÈRE le temps d'une soirée pour évoquer cette grande œuvre et la figure de Jack SPICER, si peu connue du grand public en France et pourtant si déterminante et incontournable.

 

Jack SPICER tenant la Tête de Spicer , à l'appartement de Robin BLASER. Photographie de Robert BERG, fin des années 50.

SAMEDI 5 DÉCEMBRE 2020 // 19H30 // REPORTÉ ! (merci Covid-19)
CONCERT de Renaud BAJEUX / JAUGE LIMITÉE / 5€

Ingénieur du son, violoncelliste,  collaborateur régulier du GRM (Groupe de Recherches Musicales), Renaud BAJEUX sortait en octobre 2019 sur le label Nahal Recordings Magnetic voices from the unseen , disque absolument sensationnel, genre de balade sonore aux confins du monde visible, fruit de la rencontre d'ondes émises par des champs magnétiques insondables et les bruits et parasitages émanant d'appareils électroniques immémoriaux.

 

Magnetic voices from the unseen  est une traversée phonique en apesanteur, un voyage où notre corps se trouve bombardé de mille textures, effleurant les particules, percutant la ligne du temps. L'espace semble s'y dilater, c'est une brèche par laquelle des mondes, des réminiscences venues de loin s'accrochent à nous, visitent notre intériorité et irriguent nos artères.

Le temps d'un live intimiste en nos murs, Renaud BAJEUX se fera grand architecte d'une cathédrale sonore dont on parie qu'elle marquera longtemps

vos plis intérieurs.

VENEZ NOMBREUX !

pour un aperçu live de Renaud : CLIQUEZ ICI

 

SAMEDI 31 OCTOBRE 2020 // 19H // ANNULÉ !! (merci Covid-19)

BANDE DESSINÉE : Rencontre/Dédicace avec Jérémy PERRODEAU, auteur de LE LONG DES RUINES  (éditions 2024)

 

Trois ans après le splendide Crépuscule, géniale aventure de science-fiction qui nous avait marqués tant par sa qualité graphique que par une réflexion environnementale et quasi anthropologique autour de la question du développement technologique dispensée l'air de rien, Jérémy PERRODEAU nous revient avec Le Long des ruines , intense récit de 232 pages qui nous emmène aux confins du monde réel.
Entre science-fiction, western et psychanalyse,
Le Long des Ruines  nous immerge dans des contrées étonnantes où les apparences peuvent être trompeuses. L'aventure y est à son paroxysme, mélange détonnant de tension explosive, d'exploration intérieure et d'affrontements physiques sans pitié. Le paysage graphique épouse les teintes bleu nuit d'une pensée atone, tandis que le trait s'emploie à chercher quelque part entre la simplification des formes et les aplats texturés un espace mémoriel, une expression pour dire le chaos et l'attente.

On a bien conscience de rester mystérieux, c'est pour mieux vous mettre l'eau à la bouche et vous motiver à être parmi nous pour une rencontre/dédicace passionnante avec un auteur que l'on affectionne particulièrement !

/// ATTENTION /// Dans le cadre du contexte covidisé de cette merveilleuse année 2020 pleine de chausse-trappes, le nombre de places est limité et nous vous demandons donc de réserver (l'événement est bien entendu gratuit) la vôtre au plus tard le 30 octobre.

 

JEUDI 15 OCTOBRE // 19H

BANDE DESSINÉE : Rencontre/Dédicace avec Jérôme DUBOIS, auteur de CITÉVILLE  et CITÉRUINE  (Cornélius + Matière)

Immense joie d'accueillir pour la seconde fois à la librairie Jérôme DUBOIS, dont les géniaux Citéville  et Citéruine  viennent d'être édités en versions intégrales et jumelles aux Éditions Cornélius et Éditions Matière.

Une rencontre/dédicace fort à propos en ces temps distanciés, consommables, épidémiques, photocopiés, socialement atrophiés, marketés, sur-urbanisés, normalisés, merveilleusement absurdes et dérangeants et pourtant si confortablement installés...

 

On espère voir quelques têtes - masquées - pour l'occasion !

On vous laisse avec la présentation du projet Citéville / Citéruine  à lire ICI

 

JEUDI 23 JANVIER // 19H
Rencontre avec Marie DE QUATREBARBES, autrice de VOGUER  (P.O.L)

Marie DE QUATREBARBES sera notre invitée de marque lors d'une soirée organisée en partenariat avec la M.I.E.L 49 (Maison Internationale des Écritures et des Littératures). Soirée qui sera consacrée à une rencontre autour de l'excellent Voguer, son dernier livre paru en 2019 chez P.O.L.

"Voguer est une série de performances poétiques inspirées entre autres du film Paris is Burning de Jennie Livingston (1991) sur la vie des danseurs du « voguing », à la fin des années 1980. Jeunes, pauvres, homosexuels, noirs et latinos. Leur danse s’inspire des poses des mannequins des magazines féminins (notamment le magazine américain Vogue dans les années 1960, et les défilés de mode), qu’ils reprennent et prolongent à travers des enchaînements chorégraphiques codifiés. Composé en cinq parties, qui sont autant de portraits, le livre explore à sa façon cette danse et ses adeptes avec 5 personnages : Venus, la jeune..."

Le travail de Marie DE QUATREBARBES est à nos yeux un des plus brillants exercices littéraires qu'il nous ait été donner de découvrir ces dernières années concernant la littérature française contemporaine, capable d'ouvrir de nouveaux champs et d'apporter un  souffle inspirant à l'écriture. Nous aurons donc une foule de questions et un vif désir d'échanger avec une autrice dont les œuvres ont su nous bousculer de la plus belle des manières.

Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour l'occasion. Cette soirée sera suivie le lendemain soir à 20h d'une lecture/performance supervisée par la M.I.E.L à Villevêque, qui là encore sera consacrée à Voguer. Un double temps à ne rater sous aucun prétexte !

 

JEUDI 16 JANVIER // 19H

Rencontre avec Lucie TAÏEB, autrice de LES ÉCHAPPÉES  ( éd. de L'OGRE)

Formé sur le canevas d'un scénario d'anticipation, au cœur duquel on distingue les lignes d'une société totalitaire organisée autour d'une valeur ultime et aliénante,  Les Échappées  est un texte qui a valeur de pied de biche.
En déployant une double narration volontairement floue et libre,  en faisant émerger du fond d'une société monolithique et surveillée la voix d'une femme, Stern, dont l'objectif premier semble être simplement de rallumer une flamme humaniste, une conscience de la propre existence et liberté de chacun, Lucie TAÏEB produit une œuvre à la résonance forte, éminemment politique, mais dont la trajectoire littéraire ne se départ jamais d'une forme poétique qui semble contenir la véritable étincelle capable de mettre le feu aux poudres...

C'est avec un plaisir non dissimulé que nous recevrons Lucie TAÏEB pour évoquer avec elle ce texte magnifique et extrêmement puissant que représente

Les Échappées , et faire honneur au coup de massue que l'on a reçu à sa lecture.

 

VERNISSAGE VENDREDI 10 JANVIER // 19H
EXPOSITION du collectif LES 400 COUPS ( sérigraphie )

Projet croisé avec les éditions LE TRIPODE 

 

Projet monumental lancé il y a 6 ans et qui s'étendra jusqu'à l'horizon 2034, les vingt artistes du collectif doivent produire chaque année une œuvre sérigraphiée qui illustre un texte publié par les éditions Le Tripode.
Après Tokyo Infra-Ordinaire  de J. ROUBAUD,  Le Conte de la dernière pensée   de E. HILSENRATH,  Les Jardins statuaires   de J. ABEILLE, Beauté du geste  de N. ZEISLER, Les Pas perdus  d'Etienne VERHASSELT, au tour du roman de Bérangère COURNUT et à ses étendues arctiques d'êtres prises d'assaut par la horde d'artistes. De Pierre et d'os  ouvre grand les portes de ses paysages froid et arides, de sa cosmogonie grandiose et de son blanc manteau qui couvre l'histoire d'ethnies sachant y demeurer.

 

dessin de Antoine Ronco pour De Pierre et d'os  dans le cadre des 400 COUPS - Collectif de sérigraphes

VERNISSAGE VENDREDI 22 NOVEMBRE 2019 // 19H
Exposition de Justin PALERMO (plasticien)

Il y a dans le travail de Justin PALERMO, dans sa propension à user de matériaux glanés sur un territoire proche, à ré-agencer des formes existantes, à révéler des détails fragiles de notre quotidien, très certainement un peu des traces du Jardinier Satiné, ce passereau aux yeux indigo qui édifie un berceau au sol et en agrémente l’entrée en la tapissant d’éléments disparates sélectionnés pour leur couleur. Les deux ont en commun l’accomplissement méticuleux d’un travail qui semble dérisoire, éphémère, et qui pourtant fait advenir une poésie pure et pleine d’émerveillement en recréant des structures, des articulations grandioses et surprenantes en jouant avec l’infime, en associant le noble et le rebut, en prenant soin de recomposer des ensembles où les productions de la nature épousent les artefacts humains sans aucune hiérarchie.

Justin PALERMO créé des capsules hors du temps. Des curiosités et herbiers d’une nouvelle aire, sortes d'offrandes à nos regards consumés, édifiées par un artiste dont la précision, le calme et la générosité invitent à une communion intime.

 

C'est avec un plaisir non dissimulé que nous accueillons dans nos murs ses œuvres pendant deux mois.

 

Fêtons ensemble le début de cette très belle exposition le vendredi 22 novembre à partir de 19h !

 

© Justin Palermo

MARDI 15 OCTOBRE 2019 // 19H
Rencontre avec Anne DE MALLERAY, directrice de collection de la revue BILLEBAUDE


"Billebaude est une revue d’exploration et de réflexion sur les usages et représentations de la nature.

Chaque semestre, la revue propose autour d’un thème – les mondes sonores, la forêt, l'animal imaginaire, la sixième grande extinction, etc. -, des contributions de chercheurs, journalistes, acteurs de terrain, artistes. Dans un esprit d’ouverture, la revue tisse des liens entre le monde de la recherche, de l’art et celui de la gestion de l’environnement autour des enjeux de conservation de la nature. Consciente que la crise écologique et économique invite à recomposer un nouveau savoir où la science dialogue avec la culture et la gestion avec les pratiques et savoirs traditionnels, la revue fonctionne comme un laboratoire d’idées et d’échanges."

Autrement dit, il y a, dans Billebaude, absolument tout ce qui nous passionne à Myriagone : un approfondissement riche et particulièrement précis de notions scientifiques concernant les champs anthropologiques, éthologiques, biologiques... toujours déployées de façon claire et limpide, une volonté de mettre en perspective nos perceptions, savoirs et pratiques culturelles à l'aune d'autres rapports au monde, et une vision transdisciplinaire de l'ensemble qui n'oublie pas d'interroger aussi les pratiques artistiques qui, pour certaines, explorent d'autres pans de ces mêmes questions.

Cette rencontre avec Anne DE MALLERAY, directrice de la revue, est pour nous un immense plaisir ! L'occasion de vous présenter plus en profondeur cette revue essentielle dans le paysage français.

 

JEUDI 10 OCTOBRE // 20H

SOIRÉE CONTE avec Pierre-Olivier BANNWARTH, conteur professionnel / PROMÉTHÉE / 12€

 

Retour sur un mythe fondateur essentiel avec l'incontournable conteur Pierre-Olivier BANNWARTH qui, le temps d'une soirée, nous mènera aux prémices de l'humanité en suivant le sillage de Prométhée, lequel nous éclairera de son feu séculaire en cet automne amorcé.

 

// ATTENTION JAUGE LIMITÉE À 25 PLACES // RÉSERVATION ET RÈGLEMENT OBLIGATOIRES en cliquant ICI

 

photographie  © Lila Akal

SAMEDI 5 OCTOBRE // 19H
BANDE DESSINÉE : Rencontre/Dédicace avec Ludovic DEBEURME, auteur de EPIPHANIA T. 3  (Casterman)

 

À l'occasion de la sortie le 25 septembre du troisième - on vous le dit d'emblée : excellent - et dernier tome de la trilogie Epiphania , Myriagone accueillera son auteur, Ludovic DEBEURME, particulièrement apprécié en nos murs, pour une rencontre suivie d'une séance de dédicaces.

 

En regard du travail accompli et des thématiques engagées dans cette série, largement politiques et environnementales, de fortes présomptions portent sur le fait que la conversation se fasse chaleureuse, dense et ininterrompue...

 

Joignez-vous donc à nous !

 

JEUDI 26 SEPTEMBRE // 19H
Rencontre avec Marion JDANOFF, autrice de GUERRE  (éd. GRANTE ÈGLE & SUPER LOTO)

En avril dernier sortait aux éditions Grante Ègle et Super Loto, sous la forme d'une co-édition, un livre événement, un recueil d'icônes particulières, un genre de bible écrite pour conjurer le sort dont chaque page, chaque dessin existerait pour dire le mal et être sacrifié ensuite par le feu.

 

Ce livre, c'est Guerre , de Marion JDANOFF, et cette guerre est une lutte menée à corps perdu contre la maladie d'une amie. Un don sincère d'amitié pour combattre un cancer, devenu livre monolithique puissant et évocateur.

 

Nous aurons la chance de recevoir Marion en nos murs le temps d'une rencontre le jeudi 26 septembre. Elle sera pour l'occasion accompagnée d'Aymeric des éditions Grante Ègle, de quoi passer un bon moment et évoquer ensemble cette œuvre flamboyante et le contexte de sa création.

 

un aperçu du livre juste ICI

 

MARDI 24 SEPTEMBRE // 19H

Rencontre avec Martin MONGIN, auteur de FRANCIS RISSIN  (éditions TUSITALA)

 

Le 21 août prochain, Francis Rissin  fera son entrée en force sur le territoire français. Catapulté depuis les caves de la maison Tusitala Editions, porté par une population de libraires sous influence embrigadés sous son blason, l'événement Francis Rissin  se paiera en septembre une tournée des grands ducs pour porter haut les couleurs de la littérature française.

 

Mardi 24 septembre, à partir de 19h, ce sera au tour d'Angers d'accueillir F. R. !

Voyage en zone incertaine, entre fiction intertextuelle et réflexion politique, en compagnie de Martin MONGIN, éminence grise à qui l'on doit ce fabuleux texte, malicieux et excitant au possible.

 

On ne vous en dira pas plus, si ce n'est que Francis Rissin  remplit ses promesses et gagne son statut de texte providentiel, risquant fort après lecture de devenir le nom que vous citerez inlassablement à tous ceux et celles qui n'auront pas encore rencontré ce roman aussi surprenant que rafraîchissant !

 

Pour une présentation un peu moins énigmatique, vous pouvez toujours faire un saut sur le site des excellentes éditions Tusitala

 

JEUDI 12 SEPTEMBRE // 19H

Rencontre avec OKZK - microédition expérimentale

 

Rencontre avec le duo OKZK, qui aime explorer les territoires étranges et fumeux, se perdre aux creux de contrées virtuelles inexplorées pour en faire le relevé et y débusquer les trésors enfouis.

 

Et pour faire ça bien, ils ont monté le projet expérimental et éditorial PROTOTYPE, dont le numéro 2, Morcellement, vient de sortir, accouché par les deux compères avec amour et reproduit à quelques 150 exemplaires. Un morcellement qui regroupe les travaux originaux de 14 artistes, censés révéler chacun le point de vue d'une topographie imaginaire. La moulinette OKZK cartographie, analyse et symbolise ces travaux en les replaçant sur le tracé d'un territoire dont l'existence est justement tenue par ces espaces artistiques intérieurs.

 

Road trip virtuel d'un nouveau genre qui fait se rencontrer fiction géographique et concrétude de la pensée, Prototype est un projet éditorial libre et rigoureux.

Cette soirée sera l'occasion de découvrir en compagnie de OKZK cet objet étrange et particulièrement curieux qu'est Prototype #2 - Morcellement.

 

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Morcellement  regroupe les travaux de :

Nelson Chouissa - John Cornu - Nicolas Daubanes - Gabrielle Decazes - Arina Essipowitsch - Simon Hervé - Eloi Jacquelin - Alexis Judic - Karolina Kazmierska - Carine Manjoo - Rémi Mort - Simon Thiou - Gaëtan Trovato - Mélanie Vincent

 

Une édition réalisée avec le soutien de l’ESBA TALM - Site d’Angers, façonnage & sérigraphie ESBA TALM

 

MARDI 10 SEPTEMBRE // 20H

SOIRÉE CONTES avec Pierre-Olivier BANNWARTH, conteur professionnel / LE TEMPS DU RÊVE / 12€

Créé par le conteur Pierre-Olivier Bannwarth puis joué par lui-même en nos murs une toute première fois en juin 2017, 

Le temps du rêve  refait surface à Myriagone !

Voyage le temps d'une soirée avec ce conteur hors-pair pour un tour de contes du monde entier autour du thème du rêve et de sa frontière parfois floue avec la réalité.


Née d'un échange entre le libraire et le conteur autour de la nouvelle Les Ruines Circulaires  de J-L BORGES, dans laquelle un homme s'installe sur un territoire sacré pour créer une autre entité par le rêve, cette soirée reflète l'envie d'évoquer la pluralité du monde et la richesse de ses cultures tout en abordant une question commune à toutes, obsédante et passionnante : qu'est-ce que le rêve, quelle valeur lui accorder, et surtout où nous situons-nous nous-même sur le chemin entre le rêve et la réalité ?


Quoi de mieux pour entamer la rentrée qu'un moment suspendu au cœur de la librairie pour arpenter les traditions orales millénaires qui ont tenté de répondre et signifier cet autre monde qu'est le rêve ?


"Mythes et contes de sagesse, paraboles scientifiques et traditions des peuples de la Terre, variations autour de ce thème, voilà ce que nous pourrons partager ensemble."



ENTRÉE PAYANTE : 12 € /// ATTENTION JAUGE LIMITÉE À 25 PLACES /// RÉSERVATION PAR INTERNET

 

VERNISSAGE VENDREDI 6 SEPTEMBRE // 19H

PAR LES CROCS LANGUIT SANS VENINS  - Une exposition de Frédéric MALETTE (dessin)

 

Il y a les instants fugaces, l'amoncellement de la mémoire, la transparence des événements, les images qui se percutent, s'agglomèrent, se recomposent. Il y a la fragilité d'un regard et l'épaisseur du graphite pour tourner autour. Des collages étranges, des surgissements bestiaux. Des visages ébréchés dont les traits inquiets sont braqués au dehors, sur les pourtours d'un cadre incertain.

Et puis au cœur de l'incertitude il y a la rémanence d'une pensée officielle uniforme, l'académisme reconnu comme un fondement indéboulonnable et entamé ici par une poésie diaphane qui semble prôner que la vérité peut être ailleurs. Toute une notion entretenue du beau déchirée par les couleurs estompées et les images interrompues.

 

Surtout, il y a un dessin qui s'arpente lui-même, qui n'a plus peur de sa propre matière, de ses errements, des espaces marqués par une mine appuyée et nerveuse qui donne le change à des tracés évanescents, autant capable de renouer avec les souvenirs de l'enfance qu'avec un présent en suspens.

 

Chez Frédéric Malette, la mémoire intime épouse l'histoire globale, l'assurance du tout est atomisée par la mélancolie de l'instant et les agrégats de matières, le temps se fige dans une opalescence qui irrigue le sang et noie les convictions. Tout est modelé et vivant, subtil, fragile.

 

Œuvres nues et contondantes, ces images à l'allure spectrale impriment leurs marques sur nos cœurs pas encore cautérisés.

C'est avec une grande fierté que nous accueillons le travail de Frédéric MALETTE, nous vous attendons nombreux et nombreuses pour fêter le lancement de cette exposition qui marque pour Myriagone le coup d'envoi d'une troisième année passionnante !

 

MERCREDI 3 JUILLET // 19H

RENCONTRE avec Catherine LALONDE, autrice de LA DÉVORATION DES FÉES  (Le Quartanier)

À mi-chemin entre le récit poétique incandescent engagé dans une phase d'auto-combustion et la chronique irriguée de sang et de glaise de la vie d'une femme dont la force et la vitalité la font fée, ogre, sorcière... La Dévoration des fées  est un texte aussi court qu'il est dense et incisif, porté par une langue phénoménale, au premier sens du terme, une langue capable de traverser la couenne par sa nervosité tranchante et de remodeler dans le même temps tout un pan du monde, de réinvestir l'écriture avec une matière en mouvement, faite de coupures de saccades de monceaux d'images tournoyant dans une oralité sincère et comme originelle, une langue qui regagne son potentiel incantatoire à force de visions et de justesse des formules.

Conjuration fabuleuse resserrée autour de la forme du conte pour re-mythifier l'existence féminine, La Dévoration des fées  consume chaque mot  chaque phrase pour brûler avec vigueur et rayonner avec éclat.

Au regard des lignes qui précèdent vous comprendrez  donc à quel point c'est avec une immense joie que nous recevrons Catherine LALONDE mercredi 3 juillet. Hautement privilégiés nous sommes de recevoir l'autrice québécoise qui fera le voyage depuis Montréal, alors nous espérons vous compter nombreuses et nombreux pour ce moment que l'on sait d'avance très riche et passionnant !

 

© image extraite de Transfiguration , performance de Olivier de Sagazan.

Si vous souhaitez comprendre le lien que l'on perçoit entre cette œuvre et celle de Catherine Lalonde, pas le choix, venez à la rencontre.

VENDREDI 14 JUIN // 19H30

CONCERT de Galen HARTLEY / PRIX LIBRE

Pour fêter un peu en avance l'arrivée de l'été, et précéder d'une semaine (parce que, oui, on est comme ça, on aime prendre les devants) la fête de la musique, nous accueillerons l'ami canadien Galen HARTLEY accompagné de sa guitare pour un concert folk plein de chaleur !

 

L'occasion de rebondir sur la sortie en février dernier de son très beau disque The last of the great gourmets , sorte de guide lumineux et délicatement ciselé au cœur du noir. Comme un nid douillet d'où l'on observerait le passage du temps en se délectant des petits plaisirs colorés qui nous seraient distribués discrètement sous les oripeaux de l'hiver.

 

Venez nombreuses et nombreux réchauffer vos plumes, le soleil Galen HARTLEY dardera ses rayons dans tous les coins de la librairie !

 

ENTRÉE EN PRIX LIBRE !

 

The last of the great gourmets  en écoute ICI

 

Artwork  © Charlie DEVIER

VERNISSAGE VENDREDI 7 JUIN // 19H
RIO VENENO  - Une EXPOSITION de Lila AKAL (photographie)

Photographe et activiste convaincue œuvrant en grande partie pour l'association Igapo ProjectLila AKAL va régulièrement à la rencontre de populations autochtones sur le territoire amazonien.


Anthropologue de formation préoccupée par les questions des droits des minorités, bafoués allègrement et à tous les niveaux par les gouvernements et pourtant seuls garants de la défense d'une altérité qui se meure, ses reportages concilient l'urgence de la cause, le drame de la situation avec l'émerveillement et la beauté que représentent ces terres encore sauvages habitées par des populations dont la pensée, les coutumes, la façon d'être au monde et d'interagir avec représentent un trésor à sauvegarder.


Les photographies qui composent Río Veneno  sont le résultat de son dernier terrain mené en janvier 2019 dans la communauté de Los Monos, sur les rives du río Caquetá, affluent de l'Amazone. Rivière dont le cours est abondamment pollué au mercure par l'orpaillage illégal, faisant des dégâts catastrophiques au sein de la communauté.


Pour un temps témoin privilégié de la vie qui s'écoule là-bas, l'objectif de Lila AKAL fraie avec la lumière, joue avec le cadre, tout en documentant de façon rigoureuse. Elle recompose ainsi une architecture au cœur des frondaisons, capte la magie et le mystère contenus au cœur de gestes quotidiens, englobe ses sujets d'un regard bienveillant plein d'acuité tout en évitant soigneusement les stéréotypes et images fantasmées.


Portant un regard sensible et inspiré sur un territoire à la majesté ébréchée, le travail de Lila Akal invite à une forme de recueillement et d'attention particulières, de celles qui nous donnent accès à un autre monde...


Nous vous attendons nombreuses et nombreux pour le lancement de cette exposition qui nous tient particulièrement à cœur et s'étendra jusqu'à la fin août sur les parois de Myriagone.

JEUDI 23 MAI // 19H

Rencontre avec Nicolas FILY, auteur de JOHN COLTRANE - THE WISE ONE  (éditions Le Mot Et le Reste)

 

Déployant la biographie de John COLTRANE en suivant son parcours discographique, Nicolas FILY nous donne à voir avec passion et justesse la puissance créatrice et l'évolution musicale du grand jazzman, de sa période la plus classique à l'ouverture mystique qui a eu impact décisif sur ses compositions tardives.


Peu importe que vous soyez fanatique de jazz ou totalement novice, l'intarissable Nicolas FILY vous emportera avec toute sa fougue sur les pas d'un artiste hors-norme dont l'œuvre résonne encore dans celles des plus grands musiciens contemporains.


Venez nombreuses et nombreux pour ce rendez-vous mémorable où le plus difficile sera de réussir à arrêter la conversation...

 

JEUDI 16 MAI // 19H

BANDE DESSINÉE : Rencontre/Dédicace avec Margaux OTHATS, auteure de UNE NUIT D'ÉTÉ  (éditions Magnani)

 

Servi par un dessin remarquable et des compositions grandioses, Une Nuit d'été  est une œuvre splendide, totalement muette et pourtant dont chaque image, traitée avec un soin tout particulier, fait preuve d'une éloquence rare.
Ouvrant son récit sur la disparition d'un adolescent dans un village de montagne, Margaux OTHATS nous prend à revers et nous offre non pas un polar haletant mais un sublime ouvrage plein de poésie sur la vie qui continue malgré les drames, la puissance immuable de paysages hiératiques et le cycle éternel des saisons qui recouvre irrémédiablement le temps de nos vies fugaces.

C'est avec un plaisir non dissimulé que nous recevrons Margaux OTHATS. Le temps d'une soirée,  nous détricoterons avec elle le fil de cette merveilleuse
Nuit d'été .

Bijou graphique mais également trésor d'écriture, Une Nuit d'été  devrait toutes et tous vous appeler à elle, c'est pourquoi nous vous attendons nombreux pour cette rencontre dont on est pas peu fier par ici !

 

JEUDI 25 AVRIL // 19H
Rencontre avec Grégory LE FLOCH, auteur de DANS LA FORÊT DU HAMEAU DE HARDT  (éditions de L'Ogre) 

 

Hypnotique , hallucinante, frénétique, la langue de Dans la forêt du hameau de Hardt  tournoie, ondule se tend... Stratégie de l'évitement pour signifier l'indicible... L'ombre de la forêt s'étend jusqu'à tout recouvrir, jusqu'à l'obscurité, l'oblitération totale. On perçoit mieux les étincelles du réel dans les brumes de l'égarement...

Avec ce premier livre, marqué par une écriture circulaire dont les traces resserrées dessinent des zones d'ombres psychiques et le portrait en creux d'un choc traumatique, Grégory LE FLOCH signe une œuvre obsédante et étrangement subversive. Il trouve une expression littéraire particulièrement juste pour dire les errements intérieurs, les phrases étouffées, la folie qui guette et absorbe tout sens aux mots, et par cette voie nous emporte de page en page en dénouant l'écheveau d'une intrigue aux consonances brutales, reflet d'une violence étendue à l'ensemble d'une société.

Les éditions de L'Ogre ne s'y sont pas trompées en publiant cet excellent roman en janvier dernier, et c'est avec un grand plaisir que nous accueillerons Grégory LE FLOCH pour une rencontre autour de son livre.

 

VERNISSAGE VENDREDI 12 AVRIL // 19H
PROËLLA 
- Une EXPOSITION de AGAMFAHY (sons, vidéos, peinture, chimères résiduelles)

Croix de Proëlla : terme spécifique à l'île d'Ouessant, croix de cire symbolisant le corps du disparu en mer. Par extension, nom de la cérémonie en l'honneur du disparu.


Entre parcours onirique et recueillement métaphysique, Proëlla  navigue dans l'obscur, immerge nos sens en appuyant sur le réel un autre réel, chargé lui de toute une matière sonore et visuelle comme libérée du temps.


Lieu du deuil, rite pour combler l'absence, espace intense chargé de mémoires agissant ensemble comme un magma dont on capte le bruit sans percevoir la source, Proëlla  devient, ici, aussi espace de confrontation avec les éléments, de révélation de l'invisible.


Textures sonores et tissages visuels, mouvement vidéo altéré face à l'inertie picturale d'une icône qu'on dirait faite de glaise et de cendres : autant d'extrêmes reliés par leur capacité à faire corps ensemble, réunis par le souffle immémorial d'une tempête sur l'océan, par le souvenir des disparus.


Le duo AGAMFAHY, en hydre à deux têtes parfaitement synchrone, réunit ses visions, et, par un savant jeux d'échanges et de dialogues muets déploie ses appendices pour nous envelopper d'un entrelacs de magie et de poésie. Écriture quasi incantatoire au cœur de laquelle il n'y a plus qu'à dériver, Proëlla prends corps dans les intervalles, cet espace entre-deux, propice à la contemplation.



AGAMFAHY est un duo franco-israëlo-belge, fruit de la rencontre d'une créatrice sonore et d'un plasticien. Exploration permanente de territoires artistiques et création prolifique semblent être leur code ADN.

DU 19 MARS AU 11 AVRIL
Exposition de Nicolas PRESL (dessin)

Depuis une quinzaine d'années, Nicolas PRESL, auteur de bande dessinée injustement méconnu et trop peu défendu en librairie (avis aux consœurs et confrères...), taille une œuvre à l'ampleur irréfutable, dont la cohérence et l'éloquence se trouvent assises par une maîtrise parfaite des codes graphiques et narratifs.


Ses récits, systématiquement muets, puisent dans les mécanismes de la tragédie antique une matière dense, compacte et sensible pour mettre en scène des personnages en prise avec leurs destins, luttant pour comprendre leur identité, combattre leurs démons et faire accepter leurs différences.

Par ces thèmes universalistes, PRESL creuse très profondément dans les affres de l'humanité pour en questionner sa nature et ses racines.

En s'appuyant sur un dessin à la ligne épaisse et mouvementée, marqué par les déformations anatomiques, les torsions perspectives et la simplification des formes, il construit des images qui re-conquièrent la valeur de signe discursif. Les compositions deviennent alors un alphabet d'un nouveau genre qui renoue avec les images primitives tout en gardant trace de l'avant-garde picturale et sculpturale du début du XXème siècle, Picasso, Picabia et Bourdelle en tête.

Et puisque tout est sens, chaque détail revêt une importance capitale : mouvements, cadrages, signes de la main, expressions du visage sont la grammaire de ces images à arpenter.


De "Priape" à "Levants", espacés d'une douzaine d'années, et tout au long des huit titres publiés (dont sept édités par Les éditions Atrabile et un chez Hoochie Coochie) l'homogénéité et la cohérence du travail de Nicolas PRESL sont incontestables, mais pourtant marquées par des changements importants, notamment l'incursion de la couleur depuis "Heureux qui comme" paru en 2012 et conservée jusqu'au récent "Levants" publié en 2017.


Seront exposées un ensemble de planches originales regroupant trois titres de l'auteur : des extraits de "Priape", "Heureux qui comme" et "Levants" seront à l'honneur pour vous faire découvrir et voyager à travers le travail d'un artiste hors pair.

 

JEUDI 7 MARS // 19H
Rencontre avec Michel JULLIEN, auteur de L'ÎLE AUX TRONCS  (Verdier)

 

Bienvenue sur L'Île aux troncs, colonie de gueules cassées située aux confins de l'URSS.
Garnison de moitiés d'hommes entamés à coup de shrapnel, ratiboisés par la guerre et évacués au lendemain de la victoire loin des grandes cités russes, pour pas faire désordre... Dehors les monceaux de chair montés sur roulette !
Avec ce brillant texte qu'est L'Île aux troncs , Michel JULLIEN redonne du mouvement et met en lumière un pan obscur (un de plus) de l'Histoire. Entre fiction et document, habilement, avec humour même parfois et un sens du phrasé remarquable, il nous attelle à la charrette de Kotik et Piotr, deux compères amochés mais bel et bien vivants. 

L’Île aux troncs
  a été publié aux Éditions Verdier en septembre dernier.


Nous serons heureux d'accueillir Michel JULLIEN pour une rencontre que l'on sait d'avance passionnante !

 

SAMEDI 23 FÉVRIER // 19H30

CONCERT de Matthias PUECH / PRIX LIBRE

Entre musique modale, drone et field recording, Matthias PUECH trace son propre chemin et engage l'auditeur dans son sillage pour une traversée d'espaces majestueux où forces telluriques et synthétiques se regroupent pour mieux véhiculer le regard.


À la suite de son premier album, "Alpestres", sorti en novembre dernier sur l'excellent label franc-comtois Hands In The Dark Records, nous aurons le plaisir d'accueillir Matthias PUECH pour un live exceptionnel en nos murs.


Événement d'autant plus exceptionnel qu'il nous jouera une toute nouvelle pièce, composée la semaine précédente à la Maison de la Radio, résultat d'une commande de Radio France.


Myriagone vibrera le temps d'un soirée au son de "Mt. Hadamard National Park", pièce pour synthétiseurs et field recordings.

Décollage garanti au-dessus des territoires dentelés et sinueux de la montagne, propulsion directe au cœur des grands espaces. Un voyage où l'égarement sera de rigueur !


ENTRÉE EN PRIX LIBRE !

VENEZ NOMBREUX !


Pour écouter "Alpestres" c'est ICI

 

JEUDI 14 FÉVRIER // 19H

Rencontre avec Jérémie FISCHER, Jean-Baptiste LABRUNE et Julien MAGNANI
auteurs et éditeur des CONTES DE PETIT DUC  (éd. MAGNANI)

 

En lien avec la parution en octobre dernier du splendide Les Contes de Petit Duc , nous aurons le plaisir d'accueillir pour une soirée rencontre et dédicace les auteurs Jérémie Fischer et Jean-Baptiste Labrune. Honneur et chance supplémentaires, ils seront accompagnés, par leur éditeur Julien Magnani.

 

Superbe conte d'où s'échappent les fragrances et tonalités qui font les grands mythes, Les Contes de Petit Duc  est une véritable merveille, un album jeunesse adapté aussi bien aux petits qu'aux grands.

Écrit admirablement par Jean-Baptiste LABRUNE et mis en image avec maestria par un Jérémie FISCHER qui maîtrise mieux que jamais l'art de la composition et l'utilisation de la couleur, Les Contes de Petit Duc  est un livre indispensable à toute bibliothèque tant sa lecture est riche et porteuse de sens. Une œuvre que l'on ne referme jamais totalement, dont la proximité des pages nous enchante. Un livre comme un éveil.

 

Nul doute alors que cette soirée en présence des deux auteurs et de leur éditeur sera un très beau moment, forcément passionnant et chaleureux !

En un mot : ça va être chouette ! Alors venez nombreux !