Grand retour, tant attendu, de Joe DALY aux affaires sérieuses de la bande dessinée après quasi dix ans d'absence. L'auteur sud-africain nous avait laissés en 2016 avec un Highbone Theater social et déjanté, qui, sous couvert de dialogues complètement niqués et de réflexions ésotériques, dressait un portrait faussement ahuri d'une Amérique des marges, braquait le regard sur la solitude de personnages perdus face au monde contemporain, laissés à leurs théories du complot et autres...

Le fantasme de l'aventure. Ainsi pourrait-on synthétiser le fabuleux Garigari que nous livre Hugues MICOL en ce printemps 2025. Le dessinateur aux mains d'or revient à ses premières amours avec cette bande dessinée entièrement muette de quasi 200 pages, dont les tournures narratives foisonnantes, l'énergie du dessin ainsi que l'univers japonisant nous rappellent l'improvisation furieuse de sa trilogie inaugurale Romanji élaborée il y a une vingtaine d'années. Cette fois, après...

Crayon, plume ou feutre, récit fantasmatique, social ou épistolaire, inventivité maximale, plaisir de lecture immense, maîtrise parfaite des codes narratifs : la bande dessinée comme on l'aime, vive, intense, brillante ! Rust River City t.1, Joe DALY, L'Association Lettres à Blue Bird, Pig Paddle MANNIMARCO, Fremok Garigari, Hugues MICOL, Cornélius

· Nouvelles lettres portugaises, Maria Isabel BARRENO, Maria Teresa HORTA, Maria VELHO DA COSTA, Ypsilon (écrit à 6 mains en 1972 sous la dictature salazariste) · Gagner sa mort, Griselda GAMBARO, Monts Métallifères (écrit sous le régime de la junte militaire argentine en 1977)

"L'espoir était un poing serré dans une poche de pantalon." Chez VALFRET il y a la montagne, immense, intense, sans limite. Et puis avec elle, collée aux pentes, la ruralité profonde, ses heures creuses, son ennui, son oubli, son délitement sans fin ; tout ceci narré depuis l'intériorité adolescente, instable et fracassée par essence. Dans La Montagne, la tension entre ces deux pôles magnétiques - celui de la contemplation et celui de la saturation incendiaire - trouve son point...

photographie : © Lila AKAL "Il suait et jurait. L'humidité, les caquets, l'odeur acide de la terre l'attristaient. L'ironie de la misère le rendait furieux. D'une part, la légende de San Basilio de Palenque, premier village d'esclaves libres d'Amérique ; et d'autre part, voir sa mère sortir, à l'aube, une bassine sur la tête, pour vendre des sucreries aux touristes blancs de Carthagène. Libres mon cul." Entrer en un pays. C'est, une fois refermé Coup de Chaud, premier livre de Laura...

The End of the Fucking World, Charles FORSMAN, L'Employé du Moi Koma, Leonie OTT & Mazlum NERGIZ, Misma L'Amour est demeuré plus fort, Julien VITEAU, Éditions de L'Ogre T'es Mort, Sam SAX, La Croisée Coup de Chaud, Laura Ortiz Gómez, Do

"Je suis dans la section deux. C'est l'unité d'observation pour les cas les plus faciles et, selon le règlement, on ne peut y être admis sans être passé d'abord par la trois. Je ne suis pas passée par la trois et la plupart ici m'en tiennent rigueur." Ainsi débute Notes de l'asile de fous, écrit ou tout du moins finalisé en 1946, où Christine LAVANT [1915-1973] revient sur les conditions de son internement volontaire, à l'hôpital psychiatrique de Klagenfurt onze ans plus tôt, à la...

"Je transpire la peur je pourrais remplir un lac." Comme un joli bouquet de fleurs épineuses, la peur de mourir s'épanouit chez Nando VON ARB depuis le plus jeune âge en inflorescences acérées. Déployant ses racines tortueuses au gré d'un quotidien transformé en montagnes russes, la peur s'est reproduite, dupliquée jusqu'à devenir un bois complet. Une étendue forestière nourrie par une source inconnue qui ne semble jamais tarir, où les pleurs et les râles ne font qu'un, empêtrés...

Mon vrai nom est Elizabeth, Adèle YON, Éditions du Sous-Sol Notes de l'asile de fous, Christine LAVANT, La Barque Les Apprenties, Zoé JUSSERET, Fremok

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